J’avais grandement apprécié « Le diable de la Tamise », le premier roman mettant en scène Anna Kronberg aux côtés de Sherlock Holmes. La suite vient de paraitre au format poche, en même temps que le 3ème tome, « L’héritier de Moriarty », en grand format.
Ici, dans « La dernière expérience », nous retrouvons Anna notre bactériologiste qui se fait oublier dans le Sussex suites aux retombées de l’affaire du diable de la Tamise. Pourtant, le redoutable Moriarty réussi à débusquer le Dr Kronberg et la contraint à œuvrer pour ses sombres projets…
En effet, Moriarty impose à sa captive un chantage sur la vie de son père et il ne vise rien de moins que mettre au point une arme bactériologique ! Anna va donc jongler entre des manœuvres pour ne pas faciliter les projets de Moriarty tout en préservant la vie de son père et en essayant d’échafauder des plans pour s’échapper ou prévenir Sherlock de sa situation. Anna étant captive, elle n’est plus contrainte de se faire passer pour un homme. J’avoue que cet aspect de la première enquête m’avait beaucoup plu et j’ai été un peu déçue de ne pas retrouver ici les travestissements de notre héroïne.
Une grande partie du roman tourne autour du jeu de dupe auquel se livrent James Moriarty et Anna. C’est donc un récit fort physiologique, plein de manipulation et de fascination entre ces deux protagonistes plus qu’une réelle enquête. Sherlock Holmes est lui plus en retrait, même si l’auteur nous a réservé plusieurs clins d’œils sur ce mythique personnage. Au cours du récit, nous suivons également l’évolution des travaux d’Anna. Elle tente d’isoler et de manipuler une souche de bactérie pathogène en freinant malgré tout le plus possible l’avancement de ses travaux. A travers le prisme de ses recherches, le roman retrace également brièvement l’histoire des armes bactériologiques (jusqu’à l’époque du roman) et comment ces dernières peuvent échapper aux mains de leurs utilisateurs ou se retourner contre eux si elles sont mal choisies ou utilisées.
En conclusion, j’ai retrouvé avec plaisir notre héroïne, une femme courageuse, volontaire et avant-gardiste. Au cours de ma lecture, j’étais curieuse de voir comment sa situation allait évoluer, même si par moment sa captivité m’a parue un peu longuette. Ce ressenti a rapidement été oublié avec la fin de récit en apothéose que nous a réservé l’auteur et j’ai envie de découvrir la suite des aventures d’Anna. Il ne me reste plus qu’à patienter jusqu’à la sortie du troisième tome au format poche…
336 pages, Ed. 10/18, Trad. M. Blanc-Jouveaux, Mai 2018.
La liseuse et la théière 
Une réflexion sur “La dernière expérience – Annelie Wendeberg”