L’adjointe infernale – Amy Stewart

Place au quatrième opus des aventures de Constance Kopp, première femme shérif-adjoint au début du 20e siècle aux États-Unis. Cette saga est basée sur un personnage ayant réellement existé et qui fut une ardente défenderesse de la cause féminine. Si vous ne connaissez pas Constance, le premier tome de la saga est « La fille au revolver ».

Après un troisième tome qui portait sur la condition féminine, ce nouvel opus va être lui plus orienté politique. L’année 1916 est une année d’élection. Le shérif Heath a fait ses deux mandats et ne peut se représenter au poste de shérif. Poussé par les démocrates et sa femme, il va briguer un poste au sénat. Son ancien mentor se présente à sa succession mais l’opposition républicaine est sur les dents pour récupérer la place. Elle guète la moindre opportunité pour attaquer le shérif et son équipe. Avoir embauché une femme trône en tête de leurs griefs à l’égard du shérif. Constance est donc une cible toute désignée pour les attaques de ces adversaires sans scrupules.

Notre shérif-adjointe est toujours prompte à se lever contre les injustices qui frappent les femmes et ici, c’est le sort d’une mère de famille internée sans avoir vu de médecin qui va la révolter. Constance devra agir avec précaution car chacune de ses actions peut avoir des répercutions sur l’issue de la campagne et sur son avenir… Ainsi, une nouvelle affaire d’évasion évitée par un sauvetage héroïque ne lui vaudra pas les honneurs escomptés.

Au niveau de la saga familiale, après un tome où Fleurette a été fort présente, ici elle cède le pas à Norma, toujours passionnée par la colombophilie. Cette dernière ne démords pas de sa lubie des pigeons et est décidée à faire de ses volatiles un soutien pour les forces armées. En effet, le conflit qui fait rage en Europe se fait lui aussi plus présent au cours du récit.

Le fil rouge du récit est bien la campagne pour le poste de shérif et même si je ne suis pas une grande adepte des histoires politiciennes, le roman se lit bien, porté par l’affaire de l’internement potentiellement abusif qui occupe Constance et par les frasques de Norma. Au court du récit, Constance se voit proposer une offre d’emploi inattendue et alors que je pensais que l’auteur allait revenir dessus à la fin du livre, le récit se termine sur un coup d’éclat de Norma et nous laisse dans l’incertitude sur ce qui attend la pionnière Constance…

En conclusion, cette saga est toujours aussi plaisante et je lirai donc avec plaisir le cinquième tome « Kopp Sisters on the March » qui vient de paraître en septembre, lorsqu’il sortira en français. L’auteur travaille déjà au sixième tome, en prévoit un septième et une série télévision basée sur ces roman est également dans les tuyaux.

408 pages, Ed. 10/18, Trad. E. Kern, Avril 2019.