L’anti-magicien T3 : L’ensorceleuse – Sébastien de Castell

L'anti-magicien_T3_L'ensorceleuse-Sebastien_de_CastellPour délester un peu ma PAL, je me remets à la lecture de la saga magique et initiatique de l’anti-magicien. Pour découvrir la saga ou vous rafraichir la mémoire, ce troisième tome intitulé « L’ensorceleuse » est la suite de  « L’anti-magicien » (T1) et de « L’ombre au noir » (T2). La sortie de ce troisième tome en mai a été suivie fin août par celle du quatrième tome, « L’abbaye d’Ébène ».

Le premier tome nous a fait découvrir la civilisation des mages Jan’Tep. Le deuxième nous a emmené à l’Académie de Téléidos, terre ayant pour vocation le partage des connaissance, et nous en a appris plus sur les Argosi, ces voyageurs à l’écoute du monde et sans patrie d’attache. Ce troisième tome nous entraine lui en Gitabrie après une rencontre déplaisante avec des des fanatiques religieux Berberqs. En effet, l’histoire commence avec nos héros traqués et un combat dans le désert, ce qui rappelle furieusement le début du deuxième tome. Heureusement, ensuite on change d’univers et la civilisation Gitabrienne m’a bien plu. Ses piliers sont l’inventivité, l’ingéniosité et l’exploration au service du bien, de la beauté et du peuple. Ils excellent à vendre leurs créations et à commercer avec leurs voisins.

Du côté de l’intrigue, nous retrouvons celle mise en place dans le tome précédent sur les  vers d’obsidienne à laquelle s’ajoute une nouvelle intrigue sur une oiseau mécanique. Cette invention innocente semble bien déclencher les passions et les convoitises et pourrait même engendrer une guerre. Malgré ses nobles desseins, la civilisation Gitabrienne montrera donc aussi un côté sombre. Le récit met en lumière la question du détournement possible des inventions scientifiques (et l’Histoire humaine regorge de tels exemples…). La présence d’une milice qui dissimule ses agissements met elle l’accent sur  quelles actions peut-on justifier au nom de l’intérêt du plus grand nombre.

Du côté nos héros, Kelen connait sa mission : lutter contre la conspiration Jen’Tep à la manœuvre avec les vers d’obsidienne. Bien sûr, l’affaire de l’oiseau mécanique va venir alourdir sa tâche. Keleon progresse également dans son apprentissage Argosi et se découvre un nouveau talent qui m’a bien plu. Au court du récit, on constate qu’il muri, il réfléchit aux conséquences de ses décisions et aux choix et sacrifices qu’il est prêt à faire. Rakis reste fidèle à lui-même même si son attachement à Kelen crève de temps en temps sa carapace espiègle. Finalement, ce tome nous en apprend plus sur Furia et j’apprécie de plus en plus ce que je découvre sur ce personnage.

Au fil des pages, notre trio va retomber sur d’anciennes connaissances, rencontrer de nouveaux Argosi (chouette rencontre) et des Gitabriens et forcément croiser la route d’une ensorceleuse (je vous laisse la surprise !). Magie, cartes, révélations, complots, trahisons, retrouvailles, manipulations sont au menu.

La fin du récit revient sur mon interrogation latente « Pourquoi Kelen ne se focalise-t-il pas sur la question de l’ombre au noir (qui fait qu’il est traqué par les Jan’Tep) au lieu de se laisser porter par les évènements ». La question centrale de la saga autour de Kelen n’a donc pas trop progressé dans ce tome mais celle de la voie des Argosi et de la paix oui. Par contre on peut se demander si cette voie Argosi (ils portent tous le nom de chemin…) aura un jour une fin ?

L'anti-magicien_T4_L'abbaye_ d'ebène-Sebastien_de_CastellEn conclusion, j’ai retrouvé avec plaisir Kelen, Rakis, Furia et les différents peuples et territoires de l’univers imaginé par Sébastien de Castell. Ces romans sont bien construits, denses et riches et je vais me laisser souffler un peu avant d’aller m’évader dans le tome suivant.

480 pages, Ed. Gallimard Jeunesse, Trad. L. Devaux, Mai 2019.

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