L’échiquier de Jade – Alex Evans

Avant d’attaquer mes acquisitions de la grosse Op, place à la deuxième histoire d’Alex Evans mettant en scène les « sorcières associées », Padmé et Tanit. Si la somptueuse couverture de cet ouvrage vous dit quelque chose, c’est peut-être parce qu’elle figurait dans mes envies lectures pour cet été.

Nos deux héroïnes vivent dans la citée portuaire de Jarta où les citoyens bénéficient d’une grande liberté de penser et de vivre et où le commerce fait la loi. Très cosmopolite, la ville brasse donc un grand nombre de cultures mais aussi de trafics et fait face à un retour de la magie, soudainement disparue il y a plus de 400 ans. Depuis tout ce temps, les connaissances magiques ont en grande partie disparu mais les problèmes associés au retour de la magie doivent quand même être traités. Voilà le créneau d’action de nos deux acolytes qui possèdent certains pouvoirs. Padmée, originaire du Parras, est mère d’une jeune fille, vit dans les beaux quartiers et tient a respecter les normes sociales et à ne pas faire de vagues. Tanit elle est une ancienne espionne du pays de Nadinh à qui on ne l’a fait pas et qui vit selon ses propres règles.

Ici, elle seront confrontées à une enquête sur la disparition d’un précieux échiquier, à l’apparition d’un démon qui trouble la ville, au soucis que l’opinion publique reste favorable aux magiciens surtout en ces temps de campagne électorale et aux conséquences de la visite d’une ambassadrice de Yartège, royaume qui vit replié sur lui même. Missionnées par l’état, nos héroïnes auront fort à faire pour éviter tout incident diplomatique…

Comme je connaissait déjà l’univers créé par l’auteur, j’ai été moins subjuguée que lors de ma lecture de « Sorcières associées » ou de « La machine de Léandre ». Ici, l’intrigue touche à la politique et c’est un schéma auquel j’ai souvent un peu plus de mal à adhérer. La narration alterne les passages où l’on suit chacune des détectives mais elles n’ont au finale que peu d’actions communes donc on passe d’un aspect à l’autre de l’histoire. J’ai trouvé que le rythme et le suspense du récit en pâtissait. Malgré leurs tempéraments opposés, cette symétrie de la construction m’a parue trop présente, tant avec leurs histoires de cœur qu’avec des passages qui nous font découvrir des pans de leurs jeunesse mais qui viennent couper le récit principal. J’ai donc eu un peu de mal à être captivée par cette histoire d’apparition de démon et de disparition d’échiquier. Malgré tout, la fin est à la hauteur, l’univers est toujours riche et les héroïnes sont plaisantes donc si le sujet d’un éventuel futur troisième tome me tente je poursuivrai avec cette saga.

300 pages, Ed. Actusf, 24 mai 2018.