Les mystères de Larispem – T1 : Le sang n’oublie jamais – Lucie Pierrat-Pajot

Les_Mystères_de_Larispem_T1bisJ’ai déjà été piocher dans ma sélection de lectures estivales « polar et ebook » et voici la première lecture issue de ma sélection « romans et lectures de l’imaginaire ». Ces Mystères de Larispem – tome 1 trainent dans ma PAL depuis un moment et la sortie du tome 2 m’a incité à l’en exhumer. J’ai bien fait, il y a de très bonnes choses dans ce roman qui fut presque un coup de cœur.

Ce livre a été édité après avoir gagné la deuxième édition du Concours du Premier Roman Jeunesse organisé par Gallimard Jeunesse, Télérama et RTL. Chapeau bas à l’auteur, je suis bluffée par la qualité et l’inventivité de ce premier roman. Pour la petite anecdote, ce concours semble permettre à Gallimard de trouver de très belles pépites car la lauréate de la 1ère édition du concours fut Christelle Dabos, dont la série La Passe-mirroir prend aussi la poussière dans ma pal.

La 4ème de couverture de ces Mystères de Larispem n’en révèle pas trop donc la voici :
Larispem, 1899.
Dans cette Cité-État indépendante où les bouchers constituent la caste forte d’un régime populiste, trois destins se croisent… Liberté, la mécanicienne hors pair, Carmine, l’apprentie louchébem et Nathanaël, l’orphelin au passé mystérieux. Tandis que de grandes festivités se préparent pour célébrer le nouveau siècle, l’ombre d’une société secrète vient planer sur la ville. Et si les Frères de Sang revenaient pour mettre leur terrible vengeance à exécution?

Ce premier tome des mystères de Larispem, « Le sang n’oublie jamais »,  nous entraîne dans un étonnant voyage dans un Paris du 19ème siècle où la Commune aurait triomphé et où l’élite de la société serait les bouchers ! J’ai beaucoup apprécié l’inventivité de l’auteur au niveau du vocabulaire, basé sur l’argot des bouchers qui a réellement existé. Il parait même que certaines traces persistent… à nous de dresser l’oreille devant les étals… L’auteur nous donne les clés pour décrypter ce vocabulaire qui nous immerge dans cet univers. C’est ainsi que boucher devient Louchébem ou Paris Larispem. D’ailleurs, suite à la révolution, la ville a été renommée mais également ses rues et ses places emblématiques. Cet univers parisien est rafraichissant car la majorité des romans « steampunk » ont pour cadre le Londres victorien. La touche steampunk vient de l’imagination débridée de Mr Jules Vernes à qui le gouvernement donne les moyens de concrétiser les créations qu’il imagine dans ses romans ! L’expression de la 4ème de couverture « un monde rétrofuturiste captivant » est d’ailleurs très bien trouvée. Les bases de cette nouvelle société sont le culte du progrès et l’égalité pour tous. Ces valeurs sont celles voulues par la présidente qui à l’air d’être une grande dame même si le côté « aristo » de cette expression ne lui plairait sans doute pas. J’ai bien apprécié découvrir cette société utopique mais audacieuse.

Ça c’était pour le cadre, côté héros nous suivons 3 ados, Liberté, son amie Carmine et Nathanaël. Trois héros et un livre de 272 pages… On a juste le temps de les découvrir !  De même, l’intrigue de ce premier tome ne fait que mettre en place. On découvre un livre mystérieux et les dessous d’un complot mais l’histoire s’arrête là.

L’univers est réellement génial mais je suis restée sur ma faim dans la progression de l’histoire et c’est pour ça que l’on frôle juste le coup de cœur. Je suis finalement contente de ne pas avoir lu le livre plus tôt car de ce fait, la suite est disponible. Ce deuxième tome, intitulé « Les jeux du siècle » fera donc sans l’ombre d’un doute l’objet d’une future lecture.

Je termine avec deux mentions spéciales. La première pour un point de vocabulaire. J’ai étoffé ma gamme d’adjectifs « rouge » : Carmin, je connaissais mais Cinabre pas. Du coup, j’ai été chercher, c’est un rouge proche du vermillon ou du ponceau et le bas de cette page wiki présente une gamme des nuances de rouge et de leurs noms. La deuxième mention porte sur le graphisme superbe de la couverture que l’on doit à l’illustrateur Donatien Mary. Elle est en lice pour le titre de plus belle couverture de mes lectures de l’année avec jusqu’ici celle du « Paper Magician » et celle des « Petits Meurtres à Mangle street ».

272 pages, Ed. Gallimard Jeunesse, avril 2016.